Malgré une météo estivale capricieuse, malgré le retour du mildiou, le millésime 2007 des vins de Côtes-du-Rhône se présente bien. Les vendanges devraient démarrer plus tôt que prévu et l’appellation devrait mieux s’en sortir que ses concurrentes du Bordelais, du Beaujolais ou de Bourgogne.
COTES-DU-RHONE A quelques jours de vendanges précoces, la météo sera déterminante.
C’est désormais une certitude. Les vendanges 2007 seront précoces. Les premières grappes arrivent déjà dans les cuves, sous l’œil vigilant des professionnels du vin. Dans la plupart des régions viticoles de France, les récoltes commencent avec deux ou trois semaines d’avance. Un record a même été battu le 2 août dernier à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) avec un muscat petit grain vendangé. Une précocité qui n’est pas synonyme d’abondance, mais de qualité.
« On va tirer notre épingle du jeu »
Dans le Vaucluse, on aurait pu penser cet été que la météo capricieuse n’arrangerait pas les affaires de nos chers vignerons. Il n’en est rien. Bien au contraire. A l’inverse du reste de l’Hexagone, il n’a en effet pas beaucoup plu. Seul le haut de la Vallée du Rhône a été touché par quelques passages orageux.
On en vient donc à cette question saisonnière… Le vin sera-t-il bon ? Pour Olivier Roustang, œnologue au service technique d’Inter-Rhône « c’est plutôt une très bonne année chez nous. On a fait un premier point sur la maturité en début de semaine et on s’attend à faire un très bon millésime. Comparé aux autres régions où il a beaucoup plu, nous avons été chanceux. On va tirer notre épingle du jeu. »
Des nuits fraîches bénéfiques
Autrement dit, heureusement que les pluies ont cessé dans le sud. « Les pluies ont surtout concerné mai et juin, poursuit Olivier Roustang. Le mois de juillet sec a assaini le vignoble. Tout cela a forcé la vigne à croître rapidement. Au niveau des précipitations, la différence est palpable entre le haut et le bas de la Vallée du Rhône. Surtout qu’on n’utilise pas le même cépage. Dans le sud c’est le grenache, dans le nord c’est la syrah, qui est un cépage plus régulier, moins dépendant des conditions climatiques. »
Même les nuits fraîches auront finalement été bénéfiques. « Plus il y a une différence entre les températures diurnes et nocturnes, plus la synthèse des pigments colorés est meilleure. Du coup on aura cette année des vins très aromatiques avec une belle quantité de couleurs. L’équilibre sucre et acidité a été très bon. »
Il ne faut surtout pas de pluie
Des conditions idéales pour lancer les vendanges. « Nous allons commencer tranquillement, précise Olivier Jacquet, conseiller viticulture à la chambre d’agriculture du Vaucluse. On va démarrer avec quelques cépages de vin de pays, AOC et Côtes du Rhône dans le triangle englobant Avignon, Orange et Carpentras. Cela va s’intensifier dès la semaine prochaine et le gros de la troupe est prévu pour début septembre. C’est donc huit à dix jours plus tôt que d’habitude. Et s’il ne pleut pas beaucoup actuellement, c’est plutôt un avantage, sinon on pourrait craindre une dégradation de l’état sanitaire. » Tout dépendra du mois de septembre…
« Les Côtes-du-Rhône ont été épargnées »
Au DOMAINE DE BEAURENARD, qui s’étend sur 32 hectares de vignes à Châteauneuf-du-Pape et 25 hectares de Côtes-du-Rhône villages Rasteau, les frères Coulon semblent plutôt confiants.
Frédéric explique ainsi que « les Côtes-du-Rhône, tout comme les Côtes-de-Provence, ont été épargnés cette année. L’ensemble du pourtour méditerranéen a été privilégié, contrairement à la Champagne, à l’Alsace et à Bordeaux. Nous avons eu de la pluie bénéfique en mai et un été moins chaud mais bien ensoleillé. La journée, il fait beau et les nuits ont été fraîches, ce qui est très bon pour la maturité, la matière et la couleur du raisin. Les peaux sont colorées et noires.
Du coup on compte attaquer les vendanges dès le 3 septembre. Ce qui sera précoce par rapport notamment à l’an dernier où nous avions commencé vers le 10 septembre. Le plus tôt, c’était fin août 2003, lors de la fameuse canicule. Nous sommes rassurés pour la suite. Même si l’on sait pertinemment que nous sommes tributaires de la météo. Des orages peuvent très bien survenir d’ici la fin du mois et en septembre, ce qui pénaliserait notre récolte. »